Etre élu municipal minoritaire en Centre Bretagne, un sport de combat !

- Jean-Yves Jégo est élu municipal d'opposition à Glomel (22)
- Il siège dans les commissions « Économie et Développement du territoire » et « Environnement, Énergie, et Déchets » de la Communauté des communes du Kreiz Breizh (Centre Bretagne).
- Il est membre du groupe de travail « Extractivisme » des Écologistes Bretagne et co-secrétaire de son groupe local Kerne-Uhel (Haute Cornouaille)
Jean -Yves Jégo est un homme téméraire, engagé et tenace. Il a choisi son sport de combat : lutter contre les projets d'extractivisme en centre-Bretagne et protéger les ressources en eau. Des sujets compliqués sur son territoire.
"Le rôle d'un conseiller municipal écologiste minoritaire est d'une ingratitude totale, un vrai sport de combat au quotidien. Mais aussi, un garde-fou contre toutes les dérives. " Jean-Yves Jégo
Glomel, petite bourgade du Centre-Bretagne est traversée par le canal de Nantes à Brest. L'Ellé-Laïta, qui baigne Quimperlé, y prend sa source. Au coeur de Glomel, se trouve un lac de 3 millions de m3 qui sert de réserve d'eau pour la consommation humaine.

Le contexte de mon élection
Ma commune a vécu des élections anticipées en sept. 2023 suite à la vague de démissions des conseillers municipaux qui avait privée de quorum le maire de l'époque. Je tenais absolument que les écologistes, (au moins le quart des électeurs et électrices de la commune), soient représenté·es à cette élection. Nous avons recherché des alliances impossibles et au final décidé de former une liste seul·es , avec nos ami·es régionalistes et insoumis·es, que j'ai conduite à la demande de mes camarades. Très vite s'est constituée une liste antagoniste issue d'un front anti-écologiste large allant de la gauche conservatrice à l'extrême droite en passant par les chasseurs. Avant tout, cette liste était soucieuse de préserver les intérêts de la mine locale, exploitée par la multinationale Imerys, de la coopérative agricole Eureden (ex Triskalia), présente sur la commune au travers de son seul entrepôt classé Seveso seuil haut de Bretagne et de l'agro-industrie.
Notre liste a été évincée dès le premier tour : 30% contre 70%. L'emploi contre l'environnement en résumé.
Que d'efforts pour décrocher deux élu·es minoritaires écologistes, laché·es non pas en rase campagne mais en terre de mission !
L'exercice de mon mandat
En résumé, beaucoup de frustrations, mais au final la satisfaction du devoir accompli.
Le rôle d'un conseiller municipal minoritaire est d'une ingratitude totale, un vrai sport de combat au quotidien. Il lui faut déployer une énergie considérable pour réussir à peser sur les orientations du conseil municipal. Toutes les décisions de la majorité sont bien souvent pré-actées. Le conseil municipal est une chambre d'enregistrement des réactions de la minorité.
Mais ce rôle n'en est pas moins utile, les minoritaires peuvent servir de garde fou, sensibiliser à des problématiques émergentes, tel que le dérèglement climatique par exemple. L'élu-e écologiste minoritaire peut s'exprimer au travers des questions diverses de fin de conseil et interpeller la population au travers de la presse locale. C'est un poste d'observation privilégié pour porter ses convictions et préparer les élections suivantes.
En comparaison, la vie des commissions communautaires est beaucoup plus enrichissante. Les forces en présence sont beaucoup plus équilibrées et tout le monde est écouté avec une chance réelle d'être entendu.
Le mauvais souvenir de mon mandat
Le taguage de la mairie par des opposants à l'exploitant de la mine de Glomel. Les accusations diffamatoires du maire à mon encontre en conseil municipal et lors de la cérémonie des vœux. Il est essentiel en pareille circonstance de pouvoir compter sur le soutien et même le réconfort de son parti ( cf communiqué ici contre l'écolo-bashing).
Les satisfactions du mandat
- La mise à la connaissance de tous-tes de la pollution des eaux du Lac de Glomel ( cf Communiqué )
- La levée d'un tabou au travers de la déconstruction du narratif de l'exploitant de la mine d'andalousite de la commune, placée devant ses responsabilités.
- La défense des résidentes du camping municipal menacées d'expulsion et l'affirmation de son rôle social, (cf page Facebook Glomel Minorité)
- La dénonciation constante du clientélisme et des nombreux conflits d'intérêt ou de loyauté qui sont trop souvent de mise dans nos communes rurales,
- L'obtention d'une séance communautaire extraordinaire pour débattre des problèmes d'accès au foncier des jeunes agriculteurs, de l'opportunité de créer une réserve foncière et ainsi de mieux protéger nos aires d'alimentation de captage. En ayant pu y inviter Terres de Liens. Un premier pas ?

Municipales 2026 en vue ! Mes souhaits. Mes rêves.
- La question de la gestion de l'eau et de sa facturation doit être écologique et sociale. Elle doit figurer parmi les thèmes de campagne. Ce sujet doit être politisé. Il est depuis trop longtemps abandonné aux techniciens et à des syndicats très masculinistes manquant gravement de transparence.
- Les forces de gauche dans leur ensemble et plus particulièrement les écologistes doivent réinvestir les zones rurales. Depuis le Kreiz Breizh, on est bien placé pour voir comment ces territoires, en première ligne face aux urgences climatique, sociale, et médicale, restent en marge des débats publics alors qu'ils y font face avec un bel esprit de résilience en tissant des réseaux de solidarités multiples. Un véritable laboratoire social ! (voir Communiqué sur la fermeture du collège de Corlay)
- Que partout fleurissent des tournesols et des coquelicots !
