• Le projet dit Taranis est porté par la société Breizh Ressources : 
    • 360 km² à la confluence des départements de l’Ille-et-Vilaine, la Loire-Atlantique et le Morbihan. 
    • Les 20 communes concernées : Saint-Congard, Saint-Laurent-sur-Oust, Ruffiac, Tréal, Saint-Nicolas-du-Tertre, La Gacilly, Cournon, Les Fougerêts, Saint-Martin-sur-Oust, Sixt-sur-Aff, Saint Just, Saint-Ganton, Langon, Sainte-Anne-sur-Vilaine, La-Chapelle-de-Brain, Renac, Sainte-Marie, Bains-sur-Oust, Massérac, Guémené-Penfao 
    • Une quarantaine de matériaux y sont recherchés dont l’or, le lithium, le plomb, l’antimoine…
  • Trop d' impacts négatifs potentiels sur les écosystèmes, la santé humaine et l’équilibre hydrologique régional. 
  • L'exploration minière est la voie royale vers l'exploitation à ciel ouvert. 
  • Les conséquences sont trop risquées. 

Le parti Les Écologistes Bretagne, engagé pour la défense de notre territoire, de la biodiversité, de la ressource en eau et de la santé publique, tient à exprimer sa ferme opposition à la délivrance d’un permis exclusif de recherches minières dans le cadre du projet dit Taranis, porté par la société Breizh Ressources. Voici leurs observations dans le cadre de l’enquête publique.

"Plutôt que de creuser de nouvelles mines et d’aggraver les déséquilibres écologiques, nous devons repenser nos usages, réduire nos consommations, et engager une véritable politique de sobriété."

Madame, Monsieur,
Ce projet suscite une vive inquiétude en raison des multiples impacts négatifs potentiels sur les écosystèmes, la santé humaine et l’équilibre hydrologique régional. L’exploration minière constitue en effet la première étape vers une exploitation à ciel ouvert dont les conséquences sont bien documentées à travers de nombreux exemples en France et à l’étranger. Nous tenons à rappeler les risques majeurs suivants : 
- Un modèle écocidaire en contradiction avec les limites planétaires
L’extractivisme, tel qu’analysé par de nombreux chercheurs et militants (Anna Bednik, Naomi Klein, Maxime Combes…), est le moteur d’un système écocidaire, fondé sur l’idée d’une nature infiniment exploitable. Ce système est responsable du dépassement de plusieurs limites planétaires : dérèglement climatique, chute de la biodiversité, pollutions massives, épuisement des ressources. Le projet Taranis s’inscrit précisément dans ce modèle.
- Une ressource en eau gravement menacée
Le territoire concerné est extrêmement vulnérable sur le plan hydrologique. Les nappes phréatiques stratégiques, comme celle des alluvions de l’Oust ou du bassin versant de la Vilaine, sont essentielles pour l’alimentation en eau potable de plusieurs centaines de milliers de personnes, notamment via l’Aqueduc Vilaine Atlantique (AVA). Le risque de pollution chimique des eaux souterraines est avéré : cyanure, acides forts, solvants utilisés dans les
phases d’extraction et de traitement du minerai peuvent contaminer durablement les eaux. À cela s’ajoute la perturbation des cycles naturels de l’eau, déjà fragilisés par les sécheresses, les inondations répétées (comme en hiver dernier dans la vallée de la Vilaine, notamment), et la baisse généralisée de la qualité des masses d’eau en Bretagne.
- Une pollution diffuse de l’air et des sols
Les activités minières libèrent d’importantes quantités de poussières toxiques (arsenic, cadmium, plomb…) dans l’air. Ces particules, transportées sur de longues distances, contaminent l’air que nous respirons, les sols agricoles, les prairies, les cultures. Elles compromettent l’autonomie alimentaire de notre territoire, déjà confrontée à une artificialisation accélérée des terres agricoles. Ces pollutions diffuses sont d’autant plus dangereuses qu’elles
sont souvent invisibles et persistantes, et qu’elles se cumulent aux pollutions existantes. Elles affectent durablement la santé humaine, la faune sauvage, les écosystèmes locaux.
- Un impact sanitaire inquiétant et durable
L’histoire mondiale des projets miniers montre une corrélation directe entre exploitation minière et dégradation de la santé publique : cancers, maladies respiratoires, troubles neurologiques, perturbations endocriniennes. Ces pathologies se développent lentement, souvent de façon irréversible. De plus, l’« après-mine » est régulièrement négligé. Les pollutions résiduelles, laissées sur place une fois les entreprises parties, continuent d’empoisonner les territoires pendant des décennies. Cela pose la question de la justice environnementale et intergénérationnelle : qui paiera les conséquences de ces décisions prises aujourd’hui ? Qui vivra demain dans ces territoires abîmés ?
- Une activité énergivore, nuisible et sans véritable bénéfice local
Contrairement aux promesses des porteurs de projet, les retombées économiques locales sont très limitées : les emplois créés sont peu nombreux, souvent précaires, et rarement pourvus localement. En contrepartie, les coûts environnementaux, sanitaires, sociaux et patrimoniaux sont supportés par les habitant·es. Bruit, trafic, pollution, perte de valeur immobilière : les populations locales paient le prix fort d’un projet qu’elles n’ont pas choisi.
Par ailleurs, cette activité est énergivore et prédatrice en eau. Dans une région déjà frappée par les sécheresses et les restrictions, réserver cette ressource précieuse à l’industrie minière est absurde et irresponsable.
- Refuser l’extractivisme, défendre notre territoire
Ce projet symbolise une fuite en avant. Il est l’illustration de ce que nous refusons : le pillage des ressources au nom d’un progrès destructeur, qui alimente les inégalités et accélère le saccage du vivant. Le modèle extractiviste n’est pas soutenable. Il est temps de sortir de cette logique de prédation.

À l’heure du dérèglement climatique, alors que la préservation de nos ressources naturelles devrait être une priorité absolue, ce projet va à l’encontre du bon sens. Plutôt que de creuser de nouvelles mines et d’aggraver les déséquilibres écologiques, nous devons repenser nos usages, réduire nos consommations, et engager une véritable politique de sobriété. Pour la santé, l’environnement et la justice entre générations, Les Écologistes- Bretagne, s’opposent fermement à ce projet.

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