Morlaix. Un affichage qui dérange : l'histoire des avions Céleste

  • Un gaspillage financier pour financer une sottise écologique et une aberration sociale.
  • La compagnie aérienne Céleste a fait faillite avant même d'avoir fait voler des avions…
  • La Cour des Comptes elle-même soulignait que le gain en temps du transport aérien est peu significatif
  • Les panneaux d'affichage libre participent largement à l'activation sociale à l'échelle locale et au développement du tissu notamment associatif du territoire.

Nous sommes face à une gabegie financière qui a englouti des centaines de milliers d'euros d'argent public (au minimum, 850 000 euros). 

Nous l'avions annoncé dès 2023 par voie de presse, avec des précisions sur les réflexions passées : « La compagnie Chalair vient de renoncer à la liaison Paris-Brest, fortement déficitaire, le nombre de passagers étant aujourd'hui bien plus faible qu'avant la COVID. Ceci s'explique à la fois par le développement du télétravail et par les préoccupations climatiques incitant à préférer le train, moins émetteur de dioxyde carbone et quasiment aussi rapide selon la Cour des Comptes (avec les temps annexes). Dans le même temps, la compagnie Céleste se positionne pour des vols sur ce même trajet. Céleste a bénéficié d'avances importantes d'argent public de la part de Morlaix Communauté et de la Région Bretagne. Mais comment la rentabilité pourrait-elle être au rendez-vous pour Céleste alors qu'elle ne l'est pas pour Chalair ? Il y a fort à parier que les avances consenties ne seront jamais remboursées. De plus, dans une période où tant de personnes ont des difficultés pour faire face à leurs dépenses quotidiennes, est-il juste d'utiliser l'argent de nos impôts au bénéfice de ceux qui peuvent se payer l'avion ? 

Financer le vieux monde au lieu de préparer l'avenir revient à sacrifier l'environnement, à gaspiller l'argent public et à conforter les inégalités sociales.

 Il est grand temps que nos élu.es le comprennent. L'aveuglement des élu.es de la Région et de Morlaix Communauté ainsi que de la CCI, qui n'ont tenu aucun compte de nos avertissements, est incompréhensible : La compagnie Chalair avait renoncé à exploiter la ligne Brest-Orly pour des raisons de rentabilité insuffisante : Pourquoi Céleste aurait-elle fait mieux ? 

Le développement du télé-travail post-COVID et la prise de conscience écologique pesaient sur la demande de transport aérien. La Cour des Comptes elle-même soulignait que le gain en temps du transport aérien est peu significatif lorsqu'existe une alternative ferroviaire de moins de 4 h, en tenant compte des temps annexes (déplacements aéroport – centre-ville).

Il s’agit donc d’une aberration écologique, il est bon de rappeler qu’un trajet Brest-Orly en avion émet 120 Kg de CO2 par personne contre seulement 2 Kg pour un trajet en train (60 fois moins). D’ailleurs la convention citoyenne pour le climat, expérience démocratique récente, prévoyait « la fin du trafic aérien sur les vols intérieurs d’ici 2025 sur les lignes où il existe une alternative bas carbone satisfaisante en prix et en temps (sur un trajet de moins de 4h) ».

Ce projet s’apparente également à une aberration sociale. Les catégories populaires prennent peu ou jamais l'avion. Les chefs d'entreprises et les cadres sont de très loin les plus gros utilisateurs, que ce soit pour le travail ou pour les loisirs. Comment tolérer que des subventions publiques soient fléchées pour favoriser des services réservés aux plus riches alors que nos collectivités publiques ont des difficultés à financer des services à la population pourtant essentiels ? Subventionner les services utilisés par les plus riches relève d'une politique anti-sociale. 

Au-delà de la problématique aérienne, nous appelons les élu·e·s communautaires à investir dans la transition écologique et la solidarité de toute urgence afin de préparer notre territoire aux défis environnementaux et sociaux qui s’annoncent. Préparer la résilience de notre territoire, voici ce qui doit être la priorité. 

Au sujet de notre action de collage d’affiches en cours, nous regrettons la faible présence de panneaux d’affichage libre réglementaires sur notre territoire. Nous avons sollicité l’entièreté des communes de Morlaix Communauté à ce sujet, avec un taux de réponse encore décevant. Nous remercions les communes ayant installé des panneaux et/ou lancé des réflexions à ce sujet, et les enjoignons à faire respecter la réglementation en vigueur. Nous avons également contacté le préfet du Finistère qui peut mettre en demeure les communes hors la loi. Malheureusement, il semblerait que notre courrier se soit perdu dans les méandres de la préfecture. Nous sommes toujours dans l’attente d’une réponse de M. le préfet sur notre demande de rappel à la loi. Un courrier a récemment été transmis à la sous-préfecture de Morlaix, espérant enfin un sursaut des pouvoirs publics. 

Les articles R. 581-2 à 4 du code de l’environnement fixent les dimensions et les zones d'implantation. 

  • Article R. 581-2 La surface minimale que chaque commune doit, en vertu des dispositions du deuxième alinéa de l'article L. 581-13, réserver à l'affichage d'opinion et à la publicité relative aux activités des associations sans but lucratif est la suivante :

  1. 4 mètres carrés pour les communes de moins de 2 000 habitants ;
  2. 4 mètres carrés plus 2 mètres carrés par tranche de 2 000 habitants au-delà de 2 000 habitants, pour les communes de 2 000 à 10 000 habitants ;
  3. 12 mètres carrés plus 5 mètres carrés par tranche de 10 000 habitants au-delà de 10 000 habitants, pour les autres communes.
  • Article R. 581-3 Le ou les emplacements réservés à l'affichage d'opinion et à la publicité relative aux activités des associations sans but lucratif doivent être disposés de telle sorte que tout point situé en agglomération se trouve à moins d'un kilomètre de l'un au moins d'entre eux. 

Les panneaux d’affichage libre nous apparaissent être, à l’heure où le numérique et les réseaux sociaux conditionnent largement notre manière de s’informer, les derniers espaces physiques d’expressions populaires sur lesquels des associations, des groupes politiques, des artistes, des citoyens peuvent partager sereinement leur vision du monde et les évènements associés. 

Ces panneaux participent largement à l'activation sociale à l'échelle locale et au développement du tissu notamment associatif du territoire. Une carte interactive permettant de recenser les panneaux d’affichage libre sera d’ailleurs bientôt mis à disposition du tissu associatif du bassin Morlaisien dans un esprit de co-construction et de partage. 

Les écologistes du pays de Morlaix souhaitent donc que la liberté d'opinion, objet de l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui est un principe de liberté fondamentale permettant la communication d'opinion personnelle sans entrave de l'État soit rétabli sur nos territoires…

Que ceux qui souhaitent nous rejoindre dans cette démarche, prennent contact avec notre groupe local : [email protected]

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