Discours de Marine Tondelier suite aux résultats du 2nd tour des élections législatives
Chers concitoyennes
Chers concitoyens
Cher·es ami·es,
Les premiers résultats qui viennent de s’afficher sur vos écrans sont encore incertains à l’heure où je vous parle. La soirée va être longue, très longue. Et c’était très important pour moi de la commencer avec vous.
Parce que j’ai une bonne nouvelle, une très bonne nouvelle : ce soir, il y a une très forte probabilité pour que le front populaire soit en tête !
Ce soir, la justice sociale a gagné, ce soir, la justice environnementale a gagné, ce soir, le peuple a gagné et ça ne fait que commencer !
Ce soir, nous avons gagné et je le dis clairement : nous savons pourquoi, nous savons grâce à qui et comment !
Pourquoi ?
Parce qu’il le fallait, tout simplement.
Parce que laisser notre nation aux mains de l’extrême droite sans jeter toutes nos forces dans la bataille n’était clairement pas une option pour nous.
Et que nous n’étions manifestement pas les seuls dans ce cas. Alors merci.
Grâce à qui ?
C’est aux électrices et aux électeurs que le mérite revient. Elles et Ils ont rarement, dans l’histoire de notre pays, été aussi nombreuses et nombreux à se passionner pour une élection. Les chiffres de participation, du jamais vu depuis 1981, en attestent.
C’est une belle victoire de la démocratie.
Elle vous appartient, à toutes et tous.
Merci !
Comment l'avons-nous fait ?
Nous avons été à la hauteur, tout simplement. Nous avons été collectivement à la hauteur grâce à une position très claire sur les désistements de deuxième tour, désistements indispensables pour faire barrage à l’extrême droite.
Soyons lucides : ça n’a pas été aussi instinctif et immédiat chez tout le monde. Mais l’essentiel est le résultat final : les électrices et les électeurs ont été au rendez-vous du barrage républicain. Merci !
Nous avons aussi été à la hauteur grâce au Nouveau Front Populaire, clairement. Parce que oui, c’est l’espoir immense créé par cette union de la gauche et des écologistes qui est LE fait politique majeur de cette élection.
Le Nouveau Front Populaire né ici, dans ces locaux, il y a moins de 4 semaines. Il fallait le faire et non seulement nous l’avons fait. Nous avons gagné et nous allons gouverner !
Ce soir, la question que tout le monde va nous poser, c’est : et maintenant, comment on fait ?
On continue avec exactement le même état d’esprit que ces derniers jours. On reste calmes. On reste solides sur nos appuis, et surtout sur nos valeurs. Et surtout, on reste très déterminé·es.
Déterminé·es à ce que vive le Nouveau Front Populaire, parce que l’espoir que nous avons créé, ensemble, ne peut être déçu : il nous oblige.
Déterminé·es à mettre en place notre programme de rupture. A ce qu’advienne, enfin, dans ce pays, après tant d’années de fractures et de souffrances, une politique d’apaisement et de justice sociale et environnementale.
Je le dis solennellement. Ce soir, ce n’est pas le moment des postures, des oukases ni des courses de petits chevaux. Ce n’est pas non plus le moment de proposer un ou une première ministre. C’est trop tôt.
Ce soir, c’est le temps du travail et du collectif.
Je le dis en particulier à nos ami·es journalistes : laissez nous le temps de travailler ! Nous nous sommes réunis avec Olivier Faure, Manuel Bompard et Fabien Roussel plus tôt dans la soirée et avons prévu de nous retrouver plus tard. Nous sommes aligné·es et en contact permanent. Que celles et ceux qui s’en inquiétaient soient rassuré·es !
Avant de terminer, je voulais adresser un message aux personnes qui s’inquiètent de ce qui pourrait survenir cette nuit.
Je suis aussi inquiète. Inquiète des dérapages et autres violences racistes et xénophobes possibles de l’extrême droite. Ce que notre pays compte de pire a passé le week-end, nous en avons les preuves, à organiser des violences. Veillons les un·es sur les autres. Partout. Tout le temps. Notre solidarité doit être totale avec celles et ceux que ces menaces d’une violence extrême visent, très explicitement.
Et oui, je le dis droit dans les yeux à celles et ceux qui nous regardent. Que cela plaise ou non à l’extrême droite, nous allons le faire, nous allons la construire, la réparer cette France. Nous allons le construire, ce pays où on vivra plus face à face mais côte à côte, où l'on arrêtera de se dévisager pour enfin s’envisager.
Merci.
Vive l’écologie.
Vive la gauche.
Et VIVE LA FRANCE.