Hôpital de Redon. Une aide de 30 millions d’euros, est-ce suffisant ?
- La mobilisation des habitants aux cotés des élus a permis d’obtenir 10 millions d’euros supplémentaires de l’ARS pour le budget de l’hôpital !
- Nous avons aussi reçu la garantie de la construction d’un nouveau bâtiment « de sommeil » pour les patients (estimé à 29 millions) et de la rénovation du plateau technique (urgences et bloc opératoire notamment), mais sans moyens définis à ce stade.
- C'est une belle victoire, mais il reste de grosses inconnues...
La mobilisation des habitant·e·s, des entreprises et des élu·e·s doit se poursuivre. L’apport annoncé par l’Agence régionale de santé (ARS) et validé par le conseil de surveillance de l’hôpital est nécessaire mais notoirement insuffisant. Le projet global présenté est maintenant chiffré à 67 millions d’euros – projet qui est déjà au rabais par rapport à l’existant en nombre de places en maternité et en nombre de lits… Cela implique que l’hôpital devra emprunter le reste, mais il aura beaucoup de mal à trouver un prêteur. En effet, contrairement à la plupart des autres établissements publics (les écoles, les gendarmeries, etc.), l’hôpital doit autofinancer ses investissements. Or l’hôpital de Redon-Carentoir, du fait du sous-financement récurent de l’hôpital public, termine chaque année avec un déficit situé entre 3 et 4 millions sur un budget total d’environ 55 millions d’euros – déficit pris en charge par l’ARS.
Si l’État via l’ARS croit en ce projet, il faut alors qu’il cautionne un emprunt pour compléter les besoins de financement.
Nous retenons tout de même que la mobilisation paie quand il y a des alliances fortes entre les élu·e·s et la population. Le territoire en a fait la démonstration et il est absolument nécessaire de poursuivre cette dynamique. La population ne comprendrait pas que dans un an on lui dise que faute de budget global , « il n’y aura finalement pas de nouvel hôpital », ou bien qu’un bâtiment d’hébergement sera construit mais qu’on ne pourra pas rénover les urgences et le bloc opératoire et qu’il faudra donc se faire soigner à Rennes ou à Nantes, parce qu’on n’aura pas trouvé le complément de financements.
Nous n’acceptons pas les arguments qui prétendent que l’État n’a plus les moyens de financer l’hôpital public et qui mettent en concurrence les territoires sous prétexte de restrictions budgétaires. Nous refusons de cautionner la politique structurelle de sous-financement de la santé et rappelons que les moyens existent et doivent être mobilisés. Il faut soutenir les personnels de santé et la population et investir dans des structures répondant aux besoins de notre territoire.
Si notre territoire obtient gain de cause, nous pourrons continuer de proclamer que c’est un territoire solidaire où il fait bon vivre. Ce n’est pas une option parmi d’autres pour l’avenir. C’est une nécessité !
C’est pourquoi nous appelons à poursuivre la mobilisation citoyenne, à maintenir la pression pour plus de financement et demandons aux élu·e·s de rester en tête de cette mobilisation.