Lorient. Projet de rénovation du quartier Bois du Château

  • Un dossier d'enquête publique qui décourage
  • Une méthode qui fait courir le risque de la «gentrification»
  • Des circulations insuffisamment réfléchies

Observations des Écologistes du Pays de Lorient relative au dossier d'enquête publique sur le projet de rénovation du quartier du Bois du Château

Du point de vue de la forme, nous regrettons une nouvelle fois le caractère rebutant de la présentation des documents. La liste non ordonnée des plus de 30 documents a de quoi décourager les bonnes volontés.
Pour remédier à ce défaut, il aurait été possible de mettre un exergue un document général de présentation (par exemple celui qui est nommé "PLAN_GUIDE-Dossier" et de lui adjoindre un résumé non technique de deux pages. Tous les autres documents auraient pu être mis en annexes dans des sous-dossiers ("documents de procédure", "contributions et avis", "documents techniques" ...).

Sur le fond maintenant. Nous soutenons l'idée que le quartier du Bois du Château nécessite une rénovation de qualité. Plusieurs aspects du projet soumis à enquête publique vont dans ce sens. C'est cette rénovation qualitative, liée à la bonne situation géographique du quartier, qui permettra d'y améliorer la qualité de vie, davantage qu'une marche forcée vers une transformation de la sociologie des habitants.
C'est sur ce plan que nous souhaitons insister. Le projet prévoit la «démolition de 500 logements locatifs sociaux» et la «reconstruction de 200 logements locatifs sociaux». Le solde est donc une perte de 300 logements sociaux. Par ailleurs 350 logements sociaux existants devraient être réhabilités et 600 logements privés devraient voir le jour.
Ces nombres relatifs nous semble mériter discussion, d'autant plus que, sauf erreur, aucun élément de typologie des logements sociaux en question n'est fourni. Il y a là une carence qui ne permet pas d'adhérer sans plus de réflexion au projet. En l'état, nous avons tout lieu de redouter un effet de "gentrification" là où il eut fallu mettre de la justice sociale.
Dans le même esprit, nous désapprouvons la méthode employée consistant à démolir d'abord et à construire ensuite. Cela oblige à éloigner des dizaines d'habitants dont l'obligation de relogement prioritaire ailleurs contribue à bloquer encore davantage un système de logement social déjà bien grippé du fait des politiques menées nationalement et localement ces dernières années.

Nous avons un autre sujet de préoccupation concernant ce projet. Nous n'y avons pas trouvé de schéma directeur sur le stationnement dans le quartier. Il est indiqué qu'est prévu le stationnement d'un véhicule par logement (en sous-sol pour les constructions nouvelles et en surface pour les réhabilitations). Si ce ratio d'un véhicule par logement constitue probablement un objectif intéressant, il n'est pas certain qu'il soit réalisé à moyen terme. De plus, il ne semble pas que la fréquentation non résidentielle ait été évaluée. Nous pensons que cette question du stationnement est à retravailler.

Elle devrait l'être, en veillant à l'articuler avec la question des circulations motorisées, cyclistes et piétonnes. En l'état du projet, nous considérons que les mesures nécessaires à instaurer une circulation harmonieuse et apaisée ne sont pas suffisantes.

Pour ces raisons principalement nous suggérons à la commissaire enquêtrice d'émettre a minima des réserves sur les différents points que soulevons ici afin que la réflexion soit approfondie comme elle le mérite.