[TRIBUNE] Marée verte à Douarnenez. Les Ecologistes interpellent la mairie, le Département et la députée.

- Les Ecologistes Douarnenez Cap Sizun interpellent la mairie, le Département et la députée de la circonscription 7 du Finistère Liliana Tanguy au sujet des algues vertes.
- La marée verte bien visible depuis le port du Rosmeur est le symbole de l’inaction locale et gouvernementale
- La cause principale : le modèle agricole intensif porté par nos élus et dans lequel nos agriculteurs se retrouvent coincés.
- Nous connaissons les dangers, mais surtout nous avons les solutions.
TRIBUNE
La marée verte bien visible depuis le port du Rosmeur est le symbole de l’inaction locale et gouvernementale pour limiter le phénomène de prolifération des algues vertes, toxiques pour la santé humaine et animale. Nous connaissons les dangers, et nous connaissons les solutions. Des solutions de transition vers des pratiques agroécologiques qui sont de plus en plus acceptées par les agriculteurs, sous réserve, bien sûr, de leur assurer un revenu décent et de soutenir leurs efforts par des indemnités.
" Au lieu d’aller dans le sens de la réduction, des extensions d’élevages ont systématiquement été accordées, de même que de nombreuses dérogations à l’épandage dans la zone de 500 mètres du rivage."
Sur les élevages, l’article 3 vise ainsi à faciliter l’agrandissement ou la création d’élevage intensif, et relève le seuil au-delà duquel un élevage devra être enregistré ou obtenir une autorisation. Il passe de 2000 à 3000 cochons pour une porcherie et de 40 000 à 85 000 pour un poulailler. Ce qui aggravera certainement le phénomène de prolifération des algues vertes.
Il est temps d'agir
- Les pesticides sont un problème de santé publique qui commence à être connu, il existe de plus en plus d’études montrant les bienfaits d’une alimentation biologique et les risques de cancer liés à une alimentation de produits issus de l’agriculture dite conventionnelle. Il existe encore des angles morts, comme les effets cocktails ou les adjuvants. Outre les risques de maladies graves, ces pesticides se retrouvent dans l’eau, rendant les traitements au charbon actif (le seul efficace) très coûteux. Résultat : nous avons tous vu nos factures d’eau augmenter et cela continuera.
- Les bactéries fécales présentes dans l’eau sont d’origine agricole à 90 pour cent. Beaucoup d’efforts ont été faits sur les dix pour cent restants. Les conséquences : 10 fermetures par été de la plage du Ris, zone de baignade déplacée, et toujours le coût de traitement de l’eau, ici pour supprimer des bactéries types E. Colis qui peuvent être très dangereuses, voire mortelles (cas d’un décès récent).

Nous connaissons les problèmes, mais nous connaissons aussi les solutions
La transition ne peut pas se faire sans les agriculteurs·trices, et elle ne peut pas se faire sans que des prix et un revenu décent leur soient garantis. Pour les aider, il existe plusieurs leviers, comme les Paiements pour services environnementaux, encore faut-il qu’ils soient versés en temps et en heure à l’agriculteur·trice qui fournit un effort pour replanter et entretenir une haie, et diminuer engrais et pesticides.
La triple peine pour les habitant·es
Les habitants de Douarnenez et des communes soumises à ces pollutions subissent une triple peine :
- La perte de la jouissance sereine de leurs plages
- La dégradation de l'image de leur territoire, y compris au niveau national
- Les coûts de dépollution faramineux qu'ils assument seuls pour leur eau potable et leurs plages.
Enfin pour rappel : En 2024, plus de 728 tonnes d’algues vertes ont été ramassées (715 en 2020); 3000 tonnes dans toute la baie… Quid de l'été 2025 ?
Les Écologistes – groupe local Douarnenez - Cap Sizun