ZAN. Il est urgent de ralentir l’artificialisation des sols !
- Objectif de la loi Climat votée en 2021 : Zéro artificialisation nette en 2050
- La Bretagne figure au triste palmarès des régions qui artificialisent le plus, l’équivalent de 9 terrains de football par jour.
- le Conseil Régional de Bretagne vient d’acter la limite de consommation de surfaces à 9 000 hectares entre 2021 et 2031.
- Selon le préfet de Bretagne, plus de 4 000 hectares ont déjà été consommés depuis août 2021.
L’artificialisation galopante de nos sols met en danger notre avenir commun.
Suite à la loi Climat votée en 2021 qui fixe l’objectif d’un Zéro Artificialisation Nette d’ici à 2050, le conseil régional de Bretagne vient d’acter pour notre région la limite de consommation de surfaces à 9 000 hectares entre 2021 et 2031, avec une répartition entre les différents territoires. Or, la consommation d’espaces naturels et agricoles s’accélère. Selon le préfet de Bretagne, plus de 4 000 hectares ont déjà été consommés depuis août 2021. Au rythme actuel, le “stock” de surface artificialisable en Bretagne sera donc épuisé fin 2025 ! Nous, élus écologistes et fédéralistes bretons, partageons notre inquiétude vis-à-vis de cette situation et affirmons qu’il est urgent de ralentir l’artificialisation afin de limiter l’extension urbaine par tous les moyens.
Nous invitons les maires, qui connaissent leur commune mieux que quiconque, à s’impliquer dans ce changement de regard, de pratique, et au final envisager autrement le développement communal. Il est temps de ralentir fortement la construction de nouveaux lotissements ou de nouvelles zones d’activité économique, et de penser sobriété et mutualisation, en concertation avec les communes voisines.
Nous pouvons revitaliser nos friches, lutter contre la vacance des logements, remplir les “dents creuses”, intensifier les usages des bâtiments et des équipements, réhabiliter les bâtiments et logements anciens, réduire la place de la voiture en ville pour regagner en espace.
Nous pouvons promouvoir de nouvelles façons d’habiter avec des logements moins consommateurs de foncier, comme l’habitat partagé ou l'habitat léger. Certains territoires pionniers s’y sont déjà engagés.
Nous le disons aussi aux acteurs économiques, dont nous connaissons les besoins en foncier : expérimentons ensemble un nouveau mode d’organisation plus dense et plus sobre en espace dans les zones commerciales et économiques. Construction en hauteur, mutualisation des espaces notamment de parkings ou meilleure optimisation des espaces existants : les solutions existent, il nous faut les mettre en œuvre. Nous demandons enfin à l’Etat que cette ambition sur le zéro artificialisation nette s’accompagne des moyens dédiés à la hauteur des enjeux et des surcoûts engendrés par cette nouvelle fabrique de la ville et des bourgs. Nous avons aussi besoin d’un outil de suivi en temps réel de la consommation d’espace pour faciliter le pilotage des stratégies foncières de chaque territoire. Un autre modèle de développement urbain et rural est possible, avec une gestion économe du foncier, alimenté par de nouveaux imaginaires sur la façon d’habiter et de produire, ainsi que des innovations concrètes déjà en place dans nos territoires. La Bretagne a été la première région à se fixer un objectif de réduction de la consommation foncière, gardons notre avance et engageons-nous collectivement dans cette petite révolution pour garantir une vie harmonieuse et durable sur tous les territoires bretons.