Extractivisme. Le permis "EPONA", toujours pas.

- S’il est accordé par l’État, ce permis prospectera les sols dans un périmètre de 50,98 km² sur les communes de Kervignac, Hennebont, Nostang et Languidic.
- Une consultation en catimini
- Une présentation insuffisante du contexte
- Une absence de suivi citoyen
Les Écologistes du pays de Lorient ont déposé un avis défavorable dans le cadre de la consultation en ligne liée au projet Epona. Il s'agit d"une demande de permis exclusif de recherche de ressources minérales déposée par la société Breizh Ressources, liée à Aurania Resources Ltd., une société minière canadienne spécialisée dans la recherche de métaux précieux.
Les Écologistes du Pays de Lorient ont étudié le dossier et ont souhaité transmettre le présent avis défavorable, ce 6 juin à l’adresse prévue à cet effet : [email protected]
Cette consultation en ligne souffre de plusieurs défauts.
1) Une consultation en catimini : La consultation ne comporte pas de registre public pour recueillir les avis. Chacun·e doit, dans son coin, envoyer son avis par mail. Cela n’est pas propre à permettre la réflexion partagée et le débat citoyen qu’un tel sujet requiert pourtant.
2) Présentation insuffisante du contexte : Le dossier indique à juste titre que la France et l’Europe sont en «dépendance structurelle» concernant les métaux ciblés. Mais les explications fournies sont discutables. Ainsi, pour expliquer l’augmentation de la demande en métaux, le résumé non technique évoque «la transition numérique». C’est un contre-sens. C’est bien plutôt parce que nous ne sommes pas en «transition numérique» mais au contraire en surconsommation numérique que notre société se trouve poussée vers toujours plus d’extractivisme. De plus, si l’option du recyclage, dans le cadre de l’économie circulaire, est évoquée (annexe 5 p13), elle l’est de manière superficielle, sans chiffres, sans indicateurs d’évolution passée et future.
3) Absence de suivi citoyen : Si des ressources étaient trouvées, leur exploitation minière marquerait la physionomie du territoire, différentes pollutions seraient inévitables et la gestion de l’eau connaîtrait des difficultés supplémentaires. Ces raisons justifient à nos yeux que, dans le cas de telles recherches portant sur des communs, soit affirmé le principe de transparence et de publication et soient prévues ses modalités de mise en œuvre. Or, rien de tel n’étant indiqué dans le dossier, il y a tout lieu de croire que le désastreux principe de «secret des affaires» s’appliquerait. Dans le même esprit de transparence nous estimons que devrait figurer dans la demande de permis la création d’un comité local de suivi qui serait averti de l’agenda des opérations de prospection et pourrait y assister à loisir.
En résumé,
Nos sociétés ont fait grand usage de l’extraction des ressources du sous-sol. En fait notre modèle de sur-consommation repose sur l’extractivisme. Mais ces ressources ne sont pas infinies. Il est légitime de chercher à les évaluer précisément, mais cela doit être fait en pleine clarté, en prévoyant des outils de suivi des interventions et de partage des résultats. Cela suppose aussi que les politiques publiques soient autrement mieux orientées qu’actuellement. Et enfin cela vaut mieux qu’une consultation tronquée.
Pour ces raisons les Écologistes du Pays de Lorient formulent un avis défavorable à la demande telle qu’elle est exprimée dans le dossier de consultation concernant le permis «Epona».