La santé mentale des jeunes doit être notre priorité

  • 54 jeunes bretons et bretonnes se suicident chaque année. C'est énorme et inacceptable.
  • 4 élèves sur 10 souffrent de troubles dépressifs. 
  • La consommation de médicaments psychotropes a doublé entre 2020 et 2021.
  • Nos jeunes ont besoin de médecins scolaires, d'infirmières, de psychologues, de pédo psychiatres
  • Il faudrait renforcer les services de soins, d'accompagnement, de structures d'accueil pour les jeunes et leur famille 
  • Mettre en place une Taxe Sanitaire Spéciale (TSS) serait un bon signal

Mercredi 25 juin 2025, lors de la session du Conseil régional de Bretagne, Christine Prigent élue écologiste est intervenue sur le dernier rapport transversal Santé-Jeunesse (RADD).

54 ! Cinquante quatre jeunes bretons et bretonnes se suicident chaque année. 

Chaque semaine, un jeune entre 15 et 29 ans se donne la mort. C'est énorme et inacceptable. La santé mentale des jeunes doit être une de nos priorités car ils et elles ne vont pas bien. 4 élèves sur 10 souffrent de troubles dépressifs. La consommation de médicaments psychotropes a doublé entre 2020 et 2021. Et pour compléter ce triste tableau, la consommation d'alcool et de diverses drogues est très importante chez les jeunes de notre région. 

A l'âge où, ils et elles devraient faire des projets pour leur avenir, rêver peut être, imaginer un monde idéal, beaucoup d'entre eux sont dans la désespérance. Les causes sont multiples. On parle de l'influence des réseaux sociaux, de la dégradation des relations humaines, de certaines fragilités familiales, de l'éco anxiété, de la difficulté de se projeter dans un avenir professionnel, des conséquences du COVID, sans oublier les pesticides dans l'eau et l'alimentation ainsi que la pollution de l'air, qui ont des effets négatifs sur le développement du cerveau, avant même la naissance... Cette situation n'est pas propre à la Bretagne bien sûr. Et les faits divers récents, comme les actes hyper violents commis par certains adolescents, sont la preuve, s'il en était besoin, de la dégradation de la santé mentale des jeunes et sont devenus un problème de société. 

La récupération politique par certains est dangereuse. La seule solution n'est sans doute pas de mettre des portillons et des policiers devant les portes de chaque lycée ou collège et de fouiller les cartables. Il faut également cesser de stigmatiser les familles, même en creux, comme ce ministre annonçant que le lycéen qui a tué une surveillante de son collège, était issue d'une famille dont les 2 parents travaillent. Ca veut dire quoi? Seuls les enfants de chômeurs, de précaires, de parents isolés, de sans papiers auraient des problèmes de santé mentale? Certains jeunes vont très mal. Ils-elles ont besoin de médecins scolaires, d'infirmières, de psychologues, de pédo psychiatres. Ce sont des services de soins, d'accompagnement, de structures d'accueil pour les jeunes et leur famille qu'il faut renforcer. 


"Attendre 6 ou 9 mois pour avoir un rendez vous avec un pédopsychiatre n'est pas entendable pour un jeune en souffrance." Christine Prigent, élue écologiste au Conseil Régional de Bretagne

La Région a mis en place des solutions, dans la limite de ses compétences.

  • Favoriser l'éducation par les pairs avec le dispositif «corres'santé» 
  • l'axe santé et qualité de vie de Karta. 
  • Le Conseil régional des jeunes ou CRJ s'est également saisi du sujet. 
Ce sont de belles avancées. Christine Prigent, élue écologistes au Conseil Régional de Bretagne demande à l'Etat et à l'administration qui le représente en région - l'Agence Régionale de Santé- , de créer des postes de soignants et d'augmenter, face à l'urgence absolue, les formations dans le domaine de la santé mentale.

Enfin, une proposition de loi a été présentée par Gael Roblin, conseiller municipal de Guingamp, le 16 juin dernier, dans le cadre du droit de pétition sur le site du Sénat, visant à conférer à la Région Bretagne des compétences fiscales expérimentales pour lutter contre les déserts médicaux et l’habitat insalubre. Selon Christine Prigent, cela s’inscrit dans une dynamique politique régionale claire. 

UNE NOUVELLE TAXE ?

En avril 2022, le Conseil régional de Bretagne a adopté à une large majorité (75 voix sur 83) un vœu appelant à une autonomie législative, réglementaire et fiscale pour la région, dans le cadre de l’unité républicaine. En octobre 2024, dans un contexte de crise sanitaire, la Région a confirmé sa volonté d’agir pour garantir un accès équitable aux soins, notamment par le financement de centres de santé et de contrats médicaux adaptés. Cette proposition de loi vise aussi à financer des dispositifs de formation initiale et continue en médecine, soins infirmiers et professions paramédicales pour les jeunes bretons, afin de susciter des vocations dans les territoires les plus affectés par la diminution de l’offre de soins et l’affaiblissement du service public hospitalier.
Pour répondre à ces enjeux, la proposition de loi propose de confier à la Région Bretagne la compétence de percevoir une Taxe Sanitaire Spéciale (TSS) destinée à financer un Établissement Public de Santé Régional (EPSR), sur le modèle de l’Établissement Public Foncier Régional (EPF) et de la Taxe Spéciale d’Équipement (TSE).
Les recettes de cette taxe financeraient deux missions : 

  • renforcer l’offre médicale publique, notamment dans les zones sous-dotées, 
  • lutter contre l’habitat insalubre via les services d’hygiène, de santé et de désinfection de l’EPSR.

#jeunesse #ecologieemancipatrice #sante