Inondations historiques : 30 ans d'inaction gouvernementale !

Communiqué du groupe local Sud de Rennes et Vallons de Vilaine
Inondations historiques en Ille-et-Vilaine
Le Groupe Local Les Écologistes "Sud de Rennes et Vallons de Vilaine" adresse son soutien et sa compassion à tous les habitants et habitantes impacté·e·s par les inondations, notamment à Pont-Réan et Guipry-Messac, communes les plus fortement touchées par cet épisode climatique. Nous tenons à saluer l'engagement des élu·e·s au chevet de leurs administré·e·s en ces temps difficiles. Nous tenons également à mettre en lumière la mobilisation remarquable des services publics, notamment ceux du département. Nous tenons enfin à encourager tous les mouvements de solidarité envers les sinistré·e·s.
Si nos aîné·e·s peuvent témoigner des crues passées, le caractère exceptionnel de la pluviométrie et des inondations de 2025 témoigne des bouleversements climatiques que subit aussi notre territoire. La récurrence et l'amplitude de ces évènements augmentent dans l'espace et dans le temps. L'artificialisation des terres et l'écoulement accéléré des eaux aggravent les effets de ces pluies diluviennes.
Il est donc urgent de se mobiliser contre le détricotage de la loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette). Il est tout aussi impératif de soutenir les parlementaires qui oeuvrent pour proposer des lois permettant d'atténuer les impacts de ces bouleversements. Par exemple, les haies bocagères sont indispensables au ralentissement de l'écoulement des eaux. Les paysan·ne·s qui les entretiennent ont donc besoin d'être encouragées et soutenus financièrement. C'est tout le sens du projet de loi que porte actuellement notre sénateur écologiste Daniel Salmon. L'ampleur des inondations que subit cruellement notre territoire révèle l'urgence et la pertinence de l'adoption d'une telle loi.Laurence Piou, Patrice Le Dizès, Yan Quérat, Bureau du GL Sud de Rennes et Vallons de Vilaine
Le 29 janvier 2025
Communiqué du groupe local Pays de Redon
Située à la confluence de l'Oust et de la Vilaine et entourée de marais, Redon est habituée aux crues ; les zones humides, lorsqu’elles ne sont pas urbanisées, jouent un rôle tampon essentiel dans la régulation de ces épisodes. Cependant, la crise actuelle est historiquement dramatique dans le Pays de Redon et résulte de plusieurs épisodes climatiques violents et alarmants, notamment deux dépressions d'ampleur inhabituelle sur fond de pluviométrie record en janvier.
- Comme à leur habitude maintenant face aux crises, les ministres sont venu·es constater les dégâts et féliciter les forces de sécurité pour leur travail en appui aux populations APRÈS la catastrophe.
- Les trois ministres se sont autodécernés un satisfecit général pour leur gestion de la crise.
- Mme GATEL, ministre déléguée à la ruralité, a ainsi affirmé hier à France 3 Bretagne que la situation avait été anticipée, car « il n’y a pas de victime et pas de grosse catastrophe » et demande aux citoyens de changer et d’adopter « la culture du risque » pour les prochaines inondations !
Nous lui proposons d’enfiler une paire de bottes, de prendre un balai et de venir constater la réalité chez les habitants et habitantes touchées par ces inondations au niveau record !
Et même s’il est vrai que les secours et les services techniques des municipalités, ainsi qu'un grand nombre de bénévoles, ont fait un travail colossal pour appuyer les populations sinistrées, cela ne doit pas occulter les responsabilités et l’anticipation de la multiplication programmée de ce genre de phénomènes !
Doit-on rappeler que M. RETAILLEAU (LR) et Mme GATEL (UDI) se sont opposé·es à l’ensemble des mesures qui permettent de mieux gérer les crises climatiques et notamment une meilleure gestion de l’eau ?
- Ils sont ainsi farouchement contre la politique de ZAN (zéro artificialisation nette) qui vise à arrêter la progression de la bétonisation de nos villes et donc ralentir la circulation de l’eau.
- Ils soutiennent activement une politique agricole tournée vers l’agro-industrie qui assèche les zones humides, participe à la destruction des haies et des talus et à l’accélération de la circulation de l’eau.
- Ils appuient également la simplification et la non-application des règles environnementales en muselant les services concernés : Ces derniers jours, ils s’en sont directement pris aux fonctionnaires de l’Office de la Biodiversité (OFB), ceux-là même qui sont en charge d’assurer la protection des cours d’eaux et des zones humides.
Au niveau local, l’urbanisation des zones inondables et l’imperméabilisation des sols viennent amplifier les effets du dérèglement climatique. Au cours des dernières années, les municipalités de Redon et de Sainte Marie ont ainsi mené une politique intense de bétonisation des terres agricoles, notamment pour l’extension constante de la zone Cap Nord et créent ainsi toujours plus de parkings et de terres imperméabilisées qui accélèrent le ruissellement des eaux de pluie et les inondations. Il est aussi urgent d’accélérer la re-naturalisation de la zone industrielle portuaire de Redon (ancien port de commerce) dans le cadre du programme d’action de prévention des inondations.
Les scientifiques nous alertent : des événements climatiques destructeurs viendront nous toucher de plus en plus souvent du fait de la crise climatique. Cela veut dire plus d’événements pluvieux exceptionnels l’hiver, mais aussi plus de sécheresses et plus de feux l’été, plus d’orages qui détruiront nos récoltes.
Contrairement à ce qui a été présenté par M. RETAILLEAU, la solution ne viendra pas dans l’acquisition de puissantes motopompes, ni même dans l’accélération et la simplification de la procédure de catastrophe naturelle. A ce rythme, c’est l’ensemble du territoire national qui devra être déclaré sinistré !
Il est nécessaire de mettre en place des politiques actives et de lever les moyens pour une véritable planification écologique, au niveau national et sur notre territoire. La proposition de loi du sénateur écologiste d’Ille et Vilaine Daniel SALMON sur la préservation et la reconquête de la haie, adoptée au Sénat le 30 janvier, va ainsi dans ce sens.
Cessons de constater les dégâts après les crises et organisons-nous en amont pour des territoires résilients !
