Projets miniers au Pays de Redon. Trois députés alertent
- Vendredi 7 novembre 2025, avait lieu à Carentoir (56) une réunion d'informations sur les 3 projets miniers de l'ouest.
- La réunion était organisée à l'initiative des députés Jean-Claude RAUX écologiste (44) et de Paul MOLAC (56). Jean-Marie LE GALL, suppléant, représentait Mathilde HIGNET (35), en pause maternité
- La réunion visait à alerter sur les dangers de radioactivité liées à l'exploitation minière sur nos territoires.
- Étaient invitées les parties prenantes des 3 zones : les maires des communes concernées, les syndicats agricoles et forestiers et les associations (Eau et Rivières, FNE et Ami·es de la Terre) et collectifs associatifs et citoyens, notamment le groupe STOP TARANIS.

Cela engage "l'avenir des territoires sur une très longue durée. Il faut quinze ans pour des recherches complètes et au moins quarante ans pour l'exploitation."
Points abordés
A propos de la radioactivité
Présenté par Julien SYREN du CRIIRAD
Un risque élevé est avéré. En rappel, le Morbihan est classé en secteur 3, le plus élevé, pour le radon 2ème plus grand responsable du cancer du poumon ! Or ce risque n'a pas été pris en compte dans l'étude d'impact du dossier PERM (permis exclusif de recherche minière ou permis d'exploration) déposé par Breizh-Ressources et donc pas examiné par l'Agence de l'Environnement. Ça ne remet pas totalement en cause la demande initiale d'autorisation mais il faudra ajouter ce volet qui n'est pas le moindre !
A PROPOS DE LA METHODE D'EXTRACTION et DES RISQUES ENCOURUS
Présenté par Pierre DAVID - Membre d'ATC (Association Toxicologie Chimique)
Pour récupérer 1 kg d'or, il faut en moyenne extraire 2.000 t de terre et roche, produisant 16 t de CO2 et consommant 2.500 m3 d'eau. Mais il faut aussi 3 à 5 bains dans lesquels sont incorporés différents mélanges d'acides chlorhydrique, sulfurique... et autres produits corrosifs, allergisants, toxiques, reprotoxiques, cancérigènes etc... Solubles dans l'eau, on finira sans aucun doute à les retrouver à notre robinet (!) Ce qui viendrait aussi polluer nos sols.
Pour mémoire, la Bretagne est une grande région agricole et agroalimentaire puisqu'elle nourrit 22 millions de français. On voit ici combien les risques ne sont pas que locaux.
LES ASPECTS JURIDIQUES
Présentés par Hermine BARON, avocate spécialisée dans la défense des victimes d'atteintes à l'environnement.
- En Droit Minier, la phase Exploration est distincte de celle d'exploration, ce sont des actes distincts.
- Le PERM (permis exclusif de recherche minière ou permis d'exploration) donne le droit exclusif de recherches selon un programme préétabli qui se doit d'être strictement suivi.
- Puis sont déposées les déclarations de travaux d'exploration. Celles-ci sont instruites en prenant en compte notamment les risques environnementaux. Les autorisations sont délivrée pour des durées de 3 à 5 ans renouvelables.
- Programmes de recherches : Les recherches peuvent être réalisées soit en aéroportées (par hélicoptère) soit par forages.
- Plusieurs voies de contestation sont possibles : Mobilisations citoyennes (c'est la grande hantise des actionnaires qui peuvent s'attendre à de nombreux obstacles et de nombreuses et longues procédures judiciaires etc.); Le PERM peut être contesté par toute personne ayant intérêt à agir (il s'agit d'une personne pouvant se prévaloir d'un intérêt lésé pour lequel il se pourvoit en justice. Ou, il peut s'agir d'associations, de
riverains... ) Dans tous les cas, il y a un grand intérêt à montrer qu'il y a du monde derrière qui appuie la contestation. - D'autres points à prendre en compte : Les accès dangereux, dans ce cas le maire est en droit de prendre un arrêté interdisant les accès.
- D'autres recours peuvent être également engagés; plus ils sont nombreux, plus ils retardent les recherches, plus l'entreprise minière peut, par découragement, renoncer à son projet avant de lancer un programme financièrement élevé.


