Algues vertes : un « cadeau » empoisonné !

- Communiqué de presse des Écologistes de la Baie de Saint-Brieuc du dimanche 22 juin 2025 suite à la venue de la présidente de l'Assemblée nationale
- A l'heure où le Gouvernement abandonne toute ambition écologique, l'Etat a été récemment condamné par la justice pour l'insuffisance de ses plans algues vertes.
- Alors que plus de 90% des apports de nitrates à l'origine de la prolifération des algues sont d'origine agricole, doit-on mentir pour complaire à la FNSEA ?
- Les algues vertes ne sont pas "une ressource" mais un fléau !
L'invitation le 19 juin de la présidente de l'Assemblée nationale pour évoquer la valorisation des algues vertes a été une nouvelle occasion de constater la grave dérive du camp présidentiel, et l'abandon en rase campagne de toute ambition écologique. Les mêmes qui ont supprimé "ma prime rénov", réintroduit des pesticides dangereux, stoppé les efforts sur la pollution de l'air, taillé à la tronçonneuse dans les budgets de la transition... veulent maintenant nous faire croire qu'on pourra bientôt manger des petits fours aux algues vertes.
Le message des élu-es présent-es : « Arrêtons de stigmatiser l'agriculture ».
"Les algues vertes ne sont pas "une ressource", "une filière" mais un cadeau empoisonné, un fléau !"
La séquence est lunaire et les déclarations dans la presse laissent entrevoir un rapport de plus en plus compliqué avec la vérité. Annie Guennou, maire d'Hillion : « Sur le volet préventif, beaucoup de choses ont été faites ». L'Etat a pourtant été récemment condamné par la justice pour l'insuffisance de ses plans algues vertes. Mickaël Cosson : « Arrêtons de considérer cette filière comme un déchet » ou Yaël Braun-Pivet « passer du fléau au cadeau » : là on est chez Orwell, « la vérité, c'est le mensonge », les algues vertes « une ressource », « une filière», bientôt un « écosystème ». Celui de la Baie de Saint-Brieuc, pourtant, s'en passerait bien !
Dans cette réunion où les industriels et les représentants de l'agro-industrie étaient conviés, mais pas ceux de la Commission locale de l'eau, on envisage donc la création d'une économie basée sur une pollution : autant vous dire qu'on n'est pas sorti des algues ! Partie prenant de cet « écosystème », les coopératives, les syndicats agricoles, sont donc indirectement encouragés à maintenir les marées vertes... Les habitant·es de la baie Saint-Brieuc et d'Hillion n'ont rien à espérer sur ce dossier, ni de ce gouvernement, ni de ces élu-es locaux.
Rappelons que les algues vertes ne sont que le symptôme le plus visible du modèle productiviste breton, qui a des conséquences sur la qualité de nos eaux, de notre air, de nos sols et sur notre impact climatique. Notre argent public, dépensé pour essayer de dépolluer, et qui sera abondamment déversé sur cette nouvelle « filière », serait mieux employé pour soutenir la transformation de notre agriculture vers un modèle durable, moins intensif, et plus riche en emploi.