Parc éolien offshore flottant du sud Bretagne

  • une méthodologie discutable
  • une promesse ... en l'air
  • il faut une convention citoyenne pour organiser les règles

L'attribution du projet éolien offshore à Pennavel, un consortium formé par Elicio (Belgique) et BayWa r.e (Allemagne), soulève des interrogations. 

Le tarif annoncé de 86,45 €/MWh est surprenant par sa compétitivité, bien en deçà du plafond défini dans l’appel d’offre de 140 €/MWh. Ce coût, remarquable pour le premier parc industriel français d’éoliennes flottantes, est inférieur au prix de l'électricité produit par le premier EPR, qui se situe entre 110 et 120 €/MWh. Cela illustre la pertinence et la compétitivité croissante des énergies renouvelables face à une énergie nucléaire de plus en plus perçue comme une solution du passé. 

Cependant, il est nécessaire d'interroger la méthodologie des appels d'offres actuels. En mettant un accent disproportionné sur le critère du prix (70% de la notation), il y a un risque de sélectionner des consortiums qui ne possèdent pas toutes les garanties nécessaires. Ce biais pourrait également entraver le développement d'une filière industrielle européenne, française et régionale solide et durable au profit d’une filière asiatique. 

Dans ce contexte, les déclarations de Fabrice Loher concernant la nécessité de lutter pour l'installation de la structure de maintenance du parc semblent superflues. En effet, il est largement reconnu que l'implantation du parc rend cette localisation comme la seule option viable. De plus, les promesses de production d'hydrogène sur ce parc éolien, souvent affirmées par l'exécutif de l'agglomération, ne se concrétisent pas, confirmant les prévisions de Damien Girard en conseil communautaire. 

Face à ces enjeux, nous invitons l'Agglomération à concentrer ses efforts sur des dossiers d'accompagnement concrets pour ce parc éolien. Deux propositions émergent : Le cahier des charges indique que le producteur s'engage à investir au moins cinq millions d'euros dans des mesures de développement territorial au sein des départements du Morbihan, du Finistère et de la Loire-Atlantique, sur une période de quinze ans, avec au moins 30% des dépenses engagées avant la mise en service. Les secteurs concernés incluent l'éducation et la recherche, la culture, et d'autres domaines tels que les installations sportives locales, les médias locaux, les centres de conférence et les initiatives visant à résoudre les problèmes de chômage et de conflits sociaux. 

Nous proposons qu’une convention citoyenne regroupant les trois départements puisse organiser les règles, hiérarchiser les projets portés par les territoires, et sélectionner les lauréats à financer. Ceci afin d’éviter un système concurrentiel où Pennavel ferait seul ces choix. 

Le cahier des charges indique également que le parc doit être ouvert pour dix millions d'euros de financement participatif. Nous pensons que l’agglomération doit pleinement investir cette possibilité et permettre aux citoyens et acteurs locaux de s'engager directement dans le projet, renforçant ainsi l'adhésion et l'implication communautaire. 

En orientant les efforts vers ces axes, l'Agglomération peut maximiser les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux du projet éolien, tout en renforçant la résilience et l'autonomie énergétique de notre région. 

Contact: Lucie Montier : 06 72 76 59 02 et Nicolas Chauvin : 07 67 77 79 84

Co-Porte-parole Les Écologistes du Pays de Lorient

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