Rejets sauvages d'eaux usées dans le Golfe du Morbihan

  • La qualité de l'eau est l'affaire de tous, 
  • une surveillance fréquente et transparente des eaux est un impératif, pour les résidents, les touristes et les professionnels.

Les écosystèmes du Golfe sont particulièrement riches et pourtant ils sont déjà sous forte pression. Or les réseaux d'assainissement de l'agglomération sont vieillissants et sous-dimensionnés face à l'augmentation spectaculaire du tourisme ces dernières décennies. 

Pour prévenir maintenant ces contaminations alors que d'éventuels investissements prendront plusieurs années, il est urgent de jouer la transparence et de compter sur le civisme de la population. 

EELV Pays de Vannes manifeste son indignation face à la découverte de rejets sauvages d'eaux non traitées dans le Golfe du Morbihan. Cette pollution découverte de façon fortuite par des professionnels de la mer met en péril l'équilibre du parc naturel, la santé des riverains et des plaisanciers et bien sûr les activités économiques comme la conchyliculture.

Les écosystèmes du Golfe sont particulièrement riches et pourtant ils sont déjà sous forte pression. Or les réseaux d'assainissement de l'agglomération sont vieillissants et sous-dimensionnés face à l'augmentation spectaculaire du tourisme ces dernières décennies. Les investissements publics nécessaires n'ont été ni prévus ni planifiés par GMVA. Près de 20% du réseau d'assainissement de GMVA serait défectueux, occasionnant des contaminations, particulièrement pendant les épisodes de fortes intempéries. Or remettre à niveau ces infrastructures nécessite des moyens importants. Il faut près de 20 millions d'euros pour rénover 1% du réseau. Il faudrait donc mobiliser cette somme chaque année pendant deux décennies pour régler le problème.

Les causes du problème sont connues et prévisibles. Le développement rapide des résidences secondaires et des meublés de location induit des pics de rejets, notamment pendant les vacances scolaires, qui excèdent les capacités de traitement actuelles. Entre 2015 et 2021, la population résidente à Séné par exemple n'a pas augmenté, alors même que plusieurs centaines de logements neufs ont été livrés d'après la municipalité. La différence s'explique par un afflux intermittent de vacanciers qui viennent saturer les réseaux d'assainissement. Le site Airbnb recensait plus de 1000 logements disponibles sur Vannes pour les prochains congés. Cette attractivité de notre territoire ne doit pas se faire aux dépends du parc naturel et de la qualité de vie des résidents. Le tourisme représente une manne financière considérable qu'il est temps de mettre à profit pour sauvegarder de façon urgente les eaux du Golfe. Il est scandaleux que des délestages sauvages soient réalisés en catimini, sans prévenir les riverains et les professionnels de la mer dont la production est mise en danger.

Ces contaminations mettent aussi en danger la santé des riverains et des touristes, et pourraient nuire à terme...au tourisme. L'été dernier, la baignade a dû être interdite à la pointe du Bill en pleine saison touristique en raison de contamination bactérienne. Les rejets sauvages mettent en danger la santé des plaisanciers qui profitent des activités nautiques, tout particulièrement des enfants. Le manque chronique d'investissement dans les réseaux d'assainissement est un frein supplémentaire au logement. Des associations locales comme à Baden s'inquiètent que l'état défaillant des infrastructures ne pousse l'État a suspendre toute nouvelle construction neuve. Ce qui empêcherait les jeunes générations de s'installer tout en faisant chuter la valeur foncière des terrains disponibles. Une situation perdant-perdant.

Pour prévenir maintenant ces contaminations alors que d'éventuels investissements prendront plusieurs années, il est urgent de jouer la transparence et de compter sur le civisme de la population. Comme lors des pics de froid de l'hiver dernier, prévenir la population pourrait permettre de limiter les rejets pendant les périodes de tension. Les citoyens pourraient être accompagnés pour installer chez eux, ou dans les logements qu'ils louent, des toilettes sèches pour soulager le réseau en cas de forte affluence touristique. La qualité de l'eau est l'affaire de tous, une surveillance fréquente et transparente des eaux est un impératif, pour les résidents, les touristes et les professionnels.